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Bièreswapi met la Frasnoise à l'honneur

« Bièreswapi : les microbrasseries et brasseries artisanales en Wallonie picarde » vient de sortir de presse. Il est l’oeuvre de Bruno Bosilo, un photographe de Wiers, et de Pascal Lepoutte, journaliste pour l’Avenir et citoyen de Montroeul-au-Bois, dans notre entité.

« Quand Bruno m’a proposé de rédiger les textes de ce premier livre sur les brasseries de Wallonie picarde, je n’ai pas dit « oui » tout de suite – cela représentait du boulot supplémentaire – mais je n’ai pas longtemps hésité en raison du sujet », explique Pascal Lepoutte. « Parce que je suis depuis toujours un amateur convaincu des « spéciales » et que, depuis plus de 25 ans, je suis l’évolution des brasseries régionales dans les pages du  « Courrier et de l’Escaut ». Ces reportages m’ont convaincu que l’activité brassicole était une des caractéristiques principales de cette région et peut-être aussi un élément fédérateur. Cela non seulement par le nombre de brasseries (une brasserie belge sur dix est située ici) que par la variété de la production  (j’ai compté plus de 160 bières différentes, sans tenir compte de celles à étiquette) et surtout la qualité des bières. »
Pour le journaliste, « Si la Belgique est le pays de la bière, alors la Wallonie picarde en est le paradis. »
Une fois le projet bien élaboré dans l’esprit de nos deux comparses, il fallait le concrétiser. « Malgré les délais assez courts, j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce  livre. Et cela surtout grâce aux dix brasseurs qui ont tous pris de leur temps pour me rencontrer, me faire visiter les lieux, raconter la grande et la petite histoire de leur entreprise, et parfois même confier quelques secrets. Tous ont un parcours (un ancien libraire, un professeur, un dirigeant d’entreprise, un chauffagiste, des ingénieurs), des personnalités, des installations et parfois des motivations différentes, mais j’ai rencontré dix passionnés, des gens plus animés par l’amour de leur métier et de leurs produits que par le recherche du profit. Question bières, je croyais m’y connaître un peu et je me suis rendu compte en fait que je ne savais pas grand-chose et que j’avais encore beaucoup à apprendre. Ce qui était intéressant, c’est que chacun des brasseurs qui se retrouvent dans ces pages avait des choses différentes à raconter, sa propre vision de l’évolution de la profession. je crois qu’il n’y a pas trop de redondances. J’ai essayé de mettre en avant certaines anecdotes. »

Pascal Lepoutte précise encore. « J’insiste sur le fait que c’est Le LIVRE de Bruno, qui a fait un travail remarquable. De photographe, mais aussi de graphiste-metteur en page, de commercial et même, je crois, de cuisinier. »

Le livre est disponible chez les brasseurs, dont la Brasserie Frasnoise (rue Basse) ou sur le site www.bosilo.net). Prix de vente : 25€

L’introduction parue dans le livre :

A l’heure où nous clôturons la rédaction de cet ouvrage, la Wallonie picarde, ce territoire constitué de vingt-trois communes compte… vingt-neuf « brasseries ». Et bientôt trente, voire plus, puisqu’un nouveau projet est en phase de concrétisation du côté de Pottes et que The Hopster (Kain) est sur le point de lancer sa picobrasserie. Dans le même temps, Caulier (Ghislenghien) maintient son intention de créer sa propre brasserie d’une capacité de dix à vingt mille hectolitres, mais la localisation du site de production n’est pas définie.
Au « Pays de la bière », plus d’une entreprise brassicole sur dix est ainsi située dans ce terroir de 1 377 km², un mouchoir de poche à l’échelle de la Belgique dont il ne représente que le 1/22e de la superficie totale.
A côté de son riche patrimoine (la Cathédrale de Tournai, ses châteaux, ses églises, ses parcs…), des superbes paysages du Pays des collines, des personnalités nées sur son sol (René Magritte, Henri Vernes, Raymond Devos, Claude Criquielion, Jean-Claude Drouot, Emilie Dequenne..), de son étonnant folklore ou de l’attraction touristique la plus populaire de Wallonie, on peut donc légitimement se demander si la principale caractéristique de cette sous-région aussi nommée Hainaut occidental n’est  finalement pas la qualité et la variété de ses bières. Il s’en produit ici plus de cent septante-cinq, toutes uniques (on ne prend pas en compte les « bières à étiquette »).
Les bières spéciales de Wallonie picarde ont la cote. On les trouve facilement dans les commerces et, de plus, en plus dans les cafés ou les restaurants. Une maison de retraite du Tournaisis a carrément choisi de bannir les bières industrielles de sa carte afin de privilégier les productions locales. « L’espérance de vie d’un buveur d’eau est de 57 ans, celle d’un buveur de Bush est de 97 ans ».
Le créateur de ce slogan, apparu dans les années 30, Alfred Dubuisson ne croyait pas si bien dire : il est mort… à nonante-sept ans !
L’histoire des brasseries en Wallonie picarde n’est pas neuve, loin s’en faut. Au XVIIIe siècle, chaque localité en comptait au moins une, parfois plusieurs, ayant souvent pour origine une grosse ferme. Le petit village d’Herquegies battait sans doute des records : dépendant du Chapitre Notre-Dame de Tournai et échappant ainsi à la fiscalité du compte de Hainaut, il a accueilli à une époque cinq brasseries… pour huit cents habitants.
Ainsi, il y a cent ans, le Pays des Collines (les entités d’Ellezelles, Flobecq, Frasnes-lez-Anvaing et Mont- de-l’Enclus) comptait encore vingt-deux brasseries. La plupart ne franchira pas le cap de la deuxième partie du XXe siècle, parfois englobées dans de plus grands groupes brassicoles.
Dans les années 70, il ne restait plus que la brasserie Voisin, à Flobecq, qui maintiendra ses activités jusqu’en 1989. Aujourd’hui, grâce à ce dynamisme qui touche toute la région, on en recense trois (à Anvaing, Ellezelles et Frasnes), à peine lancée, la quatrième ayant fermé ses portes à… Flobecq.
L’entité de Leuze-en-Hainaut fait figure d’exception pour la longévité de ses brasseries. Dubuisson  a été fondée en 1769. Toujours à Pipaix, la brasserie de Biset n’a connu que quelques semaines de fermeture avant d’être relancée sous le nom de « Brasserie à vapeur » par Jean-Louis Dits, en 1984.
A Tourpes, la ferme-brasserie qui a précédé la Brasserie Dupont produisait de la bière de miel et de la bière de type Saison depuis 1844 A Silly, on brasse depuis 1850. A Templeuve, la brasserie de Cazeau (1753) a repris ses activités en 2004 par Laurent Agache, le fils du dernier brasseur en date, après trente-cinq ans d’inactivité.
La brasserie  Allard-Groetembril avait été fondée à la fin du XXe siècle à Guignies,mais la Brasserie de Brunehaut, qui lui a succédé, a construit un tout nouveau bâtiment en 1991, dans le village voisin de Rongy.
Les autres brasseries de Wallonie picarde ont moins de trente ans. Elles  possèdent, pour la grande majorité, leurs installations. Certains jeunes brasseurs partent avec leur recettes, fabriquer leurs bières chez un confère avant de pouvoir, pour beaucoup, investir dans leur propre équipement. Quelques établissements, à l’origine pourtant parfois bien ancienne, ont délaissé leurs cuves et font produire leurs bières par d’autres sociétés situées en Flandre.
Certaines brasseries ont malheureusement disparu depuis l’entrée dans le troisième millénaire. C’est le cas de la Witches Brewery (Flobecq), la dernière en date, qui n’a fonctionné que quelques mois, et avant elle, de la Brasserie Phylosophale à Luingne, de Duwac & Co à Mouscron, de la Brasserie des Monts à Wodecq, de Thoricourt Brewing, etc.
Les brasseurs de Wallonie picarde sont dynamiques. Ils sont à l’origine de la demande d’attribution d’une indication géographique protégée (IGP) à la bière Saison, typique de la région.
Nous avons choisi de rencontrer dix brasseurs du Hainaut occidental.
Tous produisent moins que 12 500 hectolitres par an, à une exception. La Brasserie des Légendes travaille sur deux sites: l’un à Irchonwelz (Goliath), l’autre à Ellezelles (Quintine).
Beaucoup sont ingénieurs de formation, d’autres ont été libraire, chef d’entreprise, chauffagiste, patron de bistrot, employé… Ils n’affichent pas le même « look », ont des caractères et des goûts différents. Mais ils ont un point commun : leur connaissance du monde de la bière, la passion de leur métier et l’amour de leur(s) produit(s).
Nous les remercions vivement de nous les avoir fait partager, de nous avoir ouvert les portes de leurs salles, de nous avoir confié quelques secrets de fabrication et de nombreuse anecdotes. En espérant que vous prendrez, vous aussi, du plaisir en découvrant le  fruit de ces enrichissantes rencontre