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Présentation de l'entité

Nous laissons au journaliste  Pascal Lepoutte le soin de vous présenter son entité au travers d’un texte tiré du LIvre 13,P30-31. 

Champs du possible

« L’entité frasnoise fut longtemps marquée par l’industrie textile. Elle compta jusque dans la seconde moitié du XXe siècle une grosse usine à Anvaing et des ateliers à Hacquegnies, Saint-Sauveur, Frasnes… où la société Foulon (devenu Fredo Textiles), la seule encore en activité, fabriqua durant plusieurs décennies les caleçons ABL. Son identité est aujourd’hui déterminée par son paysage rural toujours dominant, ses économies agricole ou para-agricole (agro-alimentaire, engrais, mécanique agricole…) et le ballet de ses nombreux navetteurs qui se rendent chaque jour dans une ville voisine ou dans la capitale pour y exercer leur emploi. Une image qui continue à se bâtir, on l’espère chaque jour un peu plus, grâce à un développement touristique « intégré » ainsi que la une propension certaine de sa population aux innovations, à la reconversion et à la diversification. »                                                                   

Avec 254 exploitations en activité (dont 187 à temps plein) qui gèrent 8600 hectares sur 11200 (75%) et de nombreuses entreprises en amont et en aval (une sucrerie, une usine d’engrais, une maison de sélection de semences, des fabricants d’aliments, un concepteur de matériel agricole, un atelier de construction métallique, plusieurs moulins…), l’agriculture reste le secteur de référence dans l’entité. On peut même se demander s’il existe commune plus agricole en Belgique… et même en Europe disent les « fermiers » frasnois. 

L’agriculture fait donc également vivre un grand nombre de non agriculteurs : transporteurs, prestataires de services, fournisseurs de matériel, d’aliments, négociants, transformateurs…

Le cheptel est estimé à 16 000 bovins, 7 000 porcs, 600 ovins, sans compter les équidés (120, dont un nombre non négligeable d’ânes) et les nombreux animaux de la basse-cour (21 000 poules). « Nous avons tous un proche qui est employé dans le secteur » entendait-on souvent, surtout avant le départ de la sucrerie, dans « la commune de l’agro-industrie ».

Si les prés et les prairies occupent 29% des terres (8 600 hectares) destinées à l’agriculture, les principales cultures sont le maïs, la betterave, le blé et la pomme de terre. Les autres cultures (dont les légumes pour la transformation industrielle) ne sont que quantités négligeables.

En 2004, on a fêté le 25e anniversaire de la Foire agricole. Cet événement porté par plus d’une centaine de bénévoles propose des concours, des expositions et des animations diverses (notamment musicales, ce qui a donné l’idée de lancer à Frasnes un « Agrofestival rock »). Chaque troisième week-end de septembre, il attire à l’ombre de l’usine rosier plusieurs milliers de personnes. On l’a d’ailleurs surnommé le « Petit Libramont ».

L’industrie sucrière a pris son essor en Europe à la suite du blocus continental décrété par Napoléon en 1807 et de la raréfaction du sucre de canne. La première fabrique de sucre de Frasnes-lez-Buissenal a été créée en 1868 par la société Tellier Duquesne & fils, dans une province du Hainaut qui comptait à l’époque 51 entreprises du même genre. Une vingtaine d’années plus tard, des industriels de Blandain rachètent cette usine rudimentaire pour 75 000 F (somme impressionnante pour l’époque !). Le directeur, Jean-Baptiste Chamart, n’aura alors de cesse de moderniser et d’agrandir son usine alors que les sucreries voisines (Anvaing, Beloeil, Ligne…) disparaissent.  256 personnes y travaillaient à la fin du XIXe siècle.

À la disparition du fondateur en 1932, son petit-fils, Henry Lemaire, prendra le relais. 

Jean-Paul Lemaire succédera à son père en 1975. Des compléments importants vont être ajoutés à la diffusion horizontale : presse à cossettes, lavoir d’une grande capacité et très performant, silo à pulpes surpressées avec distribution à la carte…  En 1988, elle est rachetée par Finasucre et forme avec les sucreries d’Escanaffles et Moerbeke le « Groupe Sucrier ».  

En août 2003, on annonce la fusion de Cosucra-Groupe Warcoing, Groupe Sucrier et de la sucrerie Couplet dans une nouvelle société baptisée Iscal Sugar! Avant sa fermeture officialisée en janvier 2004, la sucrerie de Frasnes employait 160 personnes, traitait entre 450 000 et 500 000 tonnes de betteraves par campagne et produisait jusqu’à 90 000 00 kilos de sucre par an, livrés en vrac mais aussi en sacs de 25 et 20 kilos ainsi qu’en sachets de cinq et un kilos. La dernière campagne fut qualifiée de « merveilleuse », avec une réception de 557 000 tonnes de betteraves (7500 tonnes traitées par jour), à 17,45 de richesse… Mais Fontenoy avait gagné la bataille !

Vers 1840, un cultivateur de Thieulain s’installe à Moustier : Xavier Rosier importe du guano (un engrais composé d’excréments d’oiseaux marins considéré à une époque comme « l’or brun ») du Pérou – il s’agissait à l’époque d’une des principales ressources économiques du pays – et du nitrate du Chili. En 1880, on passe à la production industrielle avec Alfred Rosier, qui se lance dans la fabrication de superphosphate de chaux et d’engrais composés. Treize ans plus tard, une voie ferrée amène les wagons jusqu’en plein cœur de l’usine.  

On y fabrique des engrais granulés depuis 1961. En 1979, on construit à la SA Engrais Rosier le premier atelier de fertilisants liquides, et depuis 1991, on y développe les engrais solubles. 

La SA Rosier, « une des rares sociétés dans le monde à pouvoir offrir une offre globale en fertilisants », fait aujourd’hui partie du groupe Atofina, emploie 120 personnes et est présente dans plus de 80 pays. Le 4 juillet 2002, une certification en ISO 9001 : 2000 lui a été délivrée pour l’ensemble de ses activités. 

La société Jorion et fils – elle est toujours restée dans la famille – a vu le jour en 1902 à la rue du Vicinal à Frasnes-lez-Buissenal.  Son activité principale est la création variétale et la multiplication de semences de céréales à paille. Il faut dix ans pour mettre une nouvelle variété au point, alors que celle-ci n’a généralement qu’une durée de vie de quatre ans ! 

En un siècle, les sélectionneurs ont accompli un boulot ahurissant, qui donne le vertige : de 2 000 kg, on est passé à une production de 8 000 kg l’hectare. La variété Capitaine fut le fleuron de la société dans les années 80. Aujourd’hui, elle lance… Fourmi. Une vingtaine de personnes sont employées par l’entreprise, qui a lancé en 1989 une station expérimentale à la Cense de Liessart (Béclers). En 2002, le Roi Albert II a honoré les cérémonies du centenaire de sa visite. Jorion, société leader en Belgique dans le secteur de la semence agricole, fut le premier semencier belge à posséder la certification ISO 9002.

Avant sa reprise par la firme Dumoulin, survenue également en 2004, l’activité de meunerie était devenue secondaire au moulin Ottevaere (Hacquegnies). Cette entreprise familiale était surtout axée sur la fabrication d’aliments composés pour le bétail, les porcs et la volaille. Outre la vente d’engrais, aliments, semences, le moulin d’Arc poursuit, lui, le triage de grains. Le site de l’ancienne usine textile Textnov – l’usine textile d’Anvaing occupa jusqu’à 460 ouvriers – à la chaussée de Renaix à Anvaing a laissé place à une tour immense de 50 mètres de haut : la SA Spileers, venue de Renaix, y produit une farine destinée à la panification. 

Les dépôts des Engrais Lebrun (Frasnes-lez-Buissenal) ou des Ets Delbecque et fils (Forest) réceptionnent toutes deux chaque année d’énormes quantités de céréales. 

À Oeudeghien, les Ets Carton se sont spécialisés dans la construction de bâtiments modernes et fonctionnels sur base de structure métallique, principalement dans le secteur de l’agriculture, mais aussi dans le domaine des PME, des sports et des loisirs.

On a longtemps cultivé le tabac dans l’entité frasnoise (Anvaing, Montroeul, Oeudeghien…), à l’instar d’autres communes du Pays des Collines. Aujourd’hui, il n’y a plus que quelques hectares de plantations, notamment près de la Longue Saule à Hacquegnies. À Cordes, l’enseigne du « Chat qui fume », entreprise créée en 1934 célèbre pour ses cordoises, rappelle que cette industrie a fait vivre certaines familles de l’entité. Cette manufacture de tabac (et de torréfaction de cafés) est l’une des dernières de Wallonie en activité.

L’entreprise agricole, de terrassement et de transport Moulard (Montroeul-au-bois) a, à son actif, quelques chantiers impressionnants : le TGV, l’A8, Notre-Dame à la Rose à Lessines, le zoning de Ghislenghien, le musée de la tapisserie et la Place Saint-Pierre à Tournai. Elle offre du travail à une quinzaine de personnes. L’entité compte également de nombreuses petites sociétés actives dans le même secteur, et ce pratiquement dans chaque village.

Depuis 1914, à Buissenal, Soupart construit des fours à pains. Entièrement réalisés en métal, avec triple paroi sans amiante,  ces fours de conception simple, très économiques en combustible et facilement transportables, sont exportés un peu partout. Spécialisée dans les domaines de la tuyauterie industrielle, de la chaudronnerie, des installations d’électricité, d’automation et de régulation, la SA Forgelec (110 travailleurs), aujourd’hui implantée à Hollain, plonge ses racines dans le même village : l’activité y a débuté dans les bâtiments de la ferme de Franz Weytens et son siège social est toujours situé à la même adresse.

Même le tourisme est lié à l’agriculture. Depuis 1997, Frasnes fait partie du Parc naturel du Pays des Collines. Des agriculteurs frasnois ont cherché dans la diversification le moyen d’assurer la continuité de leurs exploitations. Parfois, d’autres personnes venues de l’extérieur n’ont pas hésité à faire de même… Que ce soit en accueillant des visiteurs (Gîte à la ferme de Mianvaing), en tentant de promouvoir des produits du terroir (corne de gatte, ratte, Gasore, vitelotte négresse, chapons, poulets, lapins, fromages, beurre, miel…) comme le fait La ferme gourmande à Oeudeghien ou en proposant des visites-dégustations (comme les produits Upignac à la « Cense de Rigaux »). Chez Nancy à Saint-Sauveur propose une boucherie à la Ferme. À Montroeul-au-bois, c’est vers l’élevage de purs-sangs (Hills Arabians) que s’est tournée la famille Delcourte. À Anvaing, le Bureau de Travaux et d’Etudes en environnement  (BTEE) propose aussi d’intervenir au niveau du développement touristique. 

Installée au Château des Mottes à Frasnes-lez-Buissenal depuis 1998, Marie Tack s’est spécialisée dans la production de lait d’ânesses et l’élevage d’ânons. L’élevage de Marie compte 150 ânesses laitières, ânons et ânes : il s’agit du seul lieu en Belgique où on produit ce type de lait. Après la traite, le lait est congelé à – 25° C. Très blanc, moins gras et plus sucré que le lait de vache, il se caractérise par sa richesse en vitamines et en minéraux. Ce lait, qui est aussi utilisé pour la fabrication d’une gamme de cosmétiques, posséderait des vertus fortifiantes, thérapeutiques et diététiques… Il permettrait notamment de se débarrasser de certaines maladies de la peau et d’allergies. L’Asinerie du Pays des Collines est également un lieu d’élevage : les ânons, de tailles et de races différentes, sont vendus comme animaux de compagnie.

À Buissenal, « Du coq à l’âne » se veut un lieu d’animation et de tourisme centré là aussi sur les ânes, mais également sur les autres animaux et la nature. Des activités pédagogiques, des ateliers et des stages  y sont proposés.

L’entité de Frasnes-lez-Anvaing ne renie pas son passé agricole, ce qui ne signifie pas, on le voit, qu’elle refuse toute innovation. D’autres exemples méritent d’être cités…

La commune fut la première du Hainaut occidental – elle était toujours la seule, en 2004 – à s’engager dans le vote informatisé. Elle a aussi engagé un agent civil de proximité, censé servir de relais entre les préoccupations des habitants et l’administration communale.

Dans le cadre de l’amélioration de la mobilité, après une réflexion menée avec le conseil consultatif des aînés, un service de « Taxi social » est proposé aux seniors et aux personnes qui éprouvent de réelles difficultés à se déplacer. 

Le succès de l’école d’immersion ouverte depuis septembre 1998 à Anvaing a permis de sauver l’école communale du village. Le nombre d’enfants a été multiplié par dix en quatre ans. Il s’agissait d’une première en Communauté française. La pédagogie immersive consiste à plonger les élèves dans un bain linguistique : apprentissage précoce du néerlandais, à partir de la troisième maternelle (75% des cours donnés dans la langue de Vondel) et jusqu’à la sixième primaire (où on en revient à 3/4 des cours dispensés en français), de manière évolutive. En décidant d’aller s’installer près du site de l’athénée d’Anvaing, l’école montre son souci de préparer le passage des enfants vers l’enseignement secondaire.

Dans un autre domaine, le Frasnois Luc Michel a remporté une médaille d’or au salon Euréka 2002 pour son WC sans odeur, en réalité un ventilateur centrifuge installé dans la chasse d’eau qui aspire les odeurs et les rejette dans la conduite des eaux usées. Ce système d’aspiration équipe notamment plusieurs restaurants de la région.                                                                                                                                 

Post scriptum

Depuis la rédaction de ce texte en 2004, depuis bien des choses ont changé à Frasnes-lez-Anvaing: certaines entreprises ont déménagé, (Ménart, Forgelec), d’autres ont disparu, d’autres sont venues s’installer. Ce qui est resté, c’est l’esprit d’entreprendre cher au bourgmestre libéral de Frasnes-lez-Anvaing et à son équipe.

Comme aime à le dire Jean-Luc Crucke, le parc d’activité de la Sucrerie de Frasnes offre une douzaine d’hectares de terrains en zone d’activité économique industrielle, trois bâtiments-relais mis en location, ainsi que ce Centre d’entreprises, doté de bureaux.

Alors que les bureaux sont  prêts et que les premiers terrains trouvent déjà acquéreurs, la maison d’enfants « Les Fourmis » symbole de la confiance indéfectible en demain accueille les rires des bambins frasnois dont les parents travaillent sur le zoning.